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Une psychotique chez les névrosés
Une psychotique chez les névrosés
  • Vous êtes vous déjà demander ce que vivait les fous dans un monde qui ne leur ressemble pas. Alors bienvenue dans mes délires et mes souvenirs. Et parce que parfois, les fous passent inaperçus et ont un métier, ils leur arrivent d'avoir un point de vue su
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19 février 2011

Géria Wiithérapie

Le Monde a publier cette semaine un article intéressant sur l'utilisation en psychiatrie du jeu vidéo. Cet article fait écho a un certain nombre de questionnement auquel je fais face actuellement mais également dans mon poste précédent. Dans la maison de retraite où je travaillais précédemment, j'avais deux ateliers Wii en groupe un pour les résidents présentant des risques de chute mais sans trouble cognitif et l'autre pour les résidents présentant des troubles cognitifs mais sans (trop de) risque de chute. Les deux groupes avaient des objectifs différents ce qui expliques les populations différentes. Mais bien que j'ai beucou fait de pédagogie sur ces groupes, je savaient que la vision principale des équipes restaient que j'aimais jouer au jeux vidéo (ce qui est vrai) et que ça me permettaient de me faire plaisir deux après midi par semaine (ce qui est très faux parce que tout ceux qui ont déjà animer un atelier sur un médiateur qu'ils aiment savent que faire tous seul et animer c'est très différent parce que quand on anime, on a pas vraiment le temps de faire). Cette difficulté était prégnante quand je venais dans les étages pour chercher les résidents et que je devait opposer des refus aux équipe qui me "suggerais" tel ou telle personne qui "s'ennuyait" pour mon atelier sauf que la personne en question ne correspondait pas du tout à la population ciblée. Mais si ces ateliers n'étaient que peu compris, ils étaient plus tolérés que celui que j'ai mis en place un peu avant de partir et beaucoup plus ciblé psychogériatrie. Lors d'une formation sur la méthode Montessori, la formatrice avait beaucoup insisté sur la mise en place de petits ateliers de gestion de l'agressivité tel que frapper dans des coussins, crier sur des silhouettes en papier, jeter des objets sur des cibles... Disons que ça a fais tilt dans ma tête et que je me suis dit pourquoi taper dans un coussin sans rien dire? Moi ça ne m'intéressait pas. Certes ça fait retomber l'agressivité de la personne mais ça ne l'aide pas a ce que cette agressivité ne remonte pas. Du coups, j'ai choisi de détourner le concept. Pour trois résidents qui présentaient régulièrement des périodes dégressivités j'ai commencer a leur proposer une fois par semaine des séances de boxe sur la Wii. Le principe de la séance était simple : rappel de l'objectif, du cadre et des règles puis 5 minutes de jeu et enfin 5 minutes (minimum mais sans maximum) de discussion sur son ressentis. Au début j'ai penser que les résidents auraient beaucoup de mal a intégrer le principe car il est loin d'être simple même pour une personne saine de boxer sur la Wii. Mais de façon surprenante, les réticences sont venus principalement de la direction et de l'équipe infirmière. La boxe reste dans l'imaginaire un sport sulfureux dont l'intérêt est principalement la réinsertion de certains délinquants. Bien sûr s'encanailler dans son salon avec ses amis à jouer à la boxe, se prendre pour dieu à Civilizations devant son PC ou carrément pour un tueur à Assasin Creed est toléré pour peu que l'on soit un mâle de moins de trente ans. Mais pour une personne âgée même dans un cadre particulier avec un thérapeute à coté, apparemment ça reste pour beaucoup intolérable. Souvent il m'a été dit que le rique était que la personne confonde le réel et la fiction. J'ai beaucoup de mal avec cet argument. L'apparition des écrans et donc de la fiction commence a être ancienne. Le cinéma a un siècle, la télévision plus de soixante dix ans. Même si ses inventions se sont démocratisé lentement au départ, il y a un moment que la quasi totalité des foyers français sont équipés. Nos anciens sont donc loin d'être hermétique aux écrans et aux fictions visuelles. L'autre argument est que frapper dans un coussin est différent de frapper dans un humain. Je ne sais pas si ceux qui m'ont sortis cet argument ont déjà regarder de près un humain  vu par Wii Sport mais ça ressemble plus a un télétubies qu'à un humain. La chose a des trou à la place des articulations entre les différentes parties du "corps" qui sont en fait des patatoïdes (un par membre plus un pour le corps et un pour la tête), des expressions faciales figées et très limités (neutre, vainqueur ou blessé) et une différentiation sexuelle pour le moins approximative. Je ne crois pas qu'il puisse y avoir confussion même avec une DMLA sévère, une cataracte avancée ou une astigmatisme violent. Alors dans ce cadre, je me demande qui confond la fiction et la réalité parce que la réalité c'est que avec la Wii on ne tape dans pas un humain mais dans le vide. Après c'est vrai que cette "expérience" ne s'est menée qu'avec trois résidents et sur deux mois alors il est difficile d'en tirer des conclusions. Mais j'ai pas mal appris quand même. D'abord que porter un projet même si on est convaincu (et comme le dis l'un des médecins interviewer) c'est épuissant et c'est ce qui explique que je n'ai pour l'instant pas reproduit bien que j'en aurait les moyens (j'ai des ateliers Wii en groupe dans mon nouveaux postes, on ne change pas une équipe qui gagne...). Ensuite que comme tous les ateliers un peu "casse gueule", ils ont besoin de temps pour s'imposer dans le paysage et les usages mais aussi pour en voir les résultats. Il vaut mieux être sûr d'avoir du temps et de la capacité d'investissement devant soi (bref éviter d'être aussi imprévisible que moi...). 

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