Ailleurs
Avec l'été précoce, je cours la montagne dès que je peux. Souvent le vendredi soir après le boulot, je prend mon sac à dos, quelques provisions, mon duvet et je ne réapparait que le dimanche soir. J'ai toujours aimé la solitude et dormir à la belle étoile. Et là-haut dans les alpages, je me sent vraiment en harmonie enfin calme. Le flot constant qui agite mon cerveau passe du torrent à un léger filet. Seul ne compte plus que l'instant et l'itinéraire où qu'il mène.
Mais je vois les regards chargés d'inquiétudes. Courir seule la montagne sans prévenir est au mieux inconscient au pire suicidaire et je comprend que mon récent changement d'attitude ne soit pas sans poser quelques interrogations. je n'ai pas envie de parler. De toute façon, je sais qu'ils sont au courant. Dans la vallée, tout se sait. Le secrêt qu'il soit médical, judicaire ou de tout autre nature ne se mesure qu'au délai de propagation plus ou moins long de la nouvelle en question et de ses éventuelles variantes. Je n'ai pas envie de parler et je n'ai encore moins envie d'écouter. C'est ma vie, je suis adulte depuis longtemps maintenant. Pourquoi suis-je pourtant beaucoup moins reconnu en tant que tel que d'autre.