Téléphone ou la symphonie de la lorgnette
Midi et demi. L'heure de ma pause. Antoine passe la tête. Ils m'attendent à l'ascensceur. Je lui dit que je les rejoindrait plus tard. Il me signale que j'ai pas besoin de faire mon anorexique, que ça se voit que je sius stréssé depuis une semaine. J'éclate de rire. Je lui répond que je suis juste sans nouvelle de ma soeur. Il france les sourcils puis se ravise. Je lui ai jamais parler de ma soeur mais ne s'étend pas. Il a fait. Et quatre kinés qui ont faim, c'est pas tenable. Alors il resort et descend avec ces collègues. Je les entend lacher une plaisanterie salace. Antoine les gronde, très sérieux. L'ambiance salle de garde, c'est pas le moment.
Je décroche mon téléphone et je compose le numéro de psychotique. Elle doit manger vu l'heure, elle sera certainement revéillé. Une sonnerie, deux sonnerie, le sress monte. Trois sonnerie. Vois rauque et ensomeillé à l'autre bout du téléphone. Je ne la reconnait pas. Je me demande si je me suis pas tromper de numéro. Mais elle me reconnait. Bonne pioche, elle est reveillée. Je lui demande de ses nouvelles. Elle est ralenti, je le sent bien. Elle doit être pas mal shooter. Elle m'explique qu'elle fait des syncopes à cause de la douleur qui a brusquement augmenter vendredi soir. Alors ils la shootent. Coktail de neuroleptique et de morphine. Même un psychotique aurait du mal à résister. Elle tente des plaisanteires quand même, c'est mignon. Elle essaie d'avaler un plat de légume non identifier en même temps. Elle a une angine "Manque de communication avec tout le monde" me dit-elle. Elle est persuadé qu'elle somatise et refuse de prendre les antibiotiques. L'infirmière passe et je l'entend la gronder pour cela. Elle refuse quand même. le corps médicale à la voix douce la menace de perfusion. Elle s'en fout, elle en a déjà deux. L'infirmière capitule. On parle de tout et de rien. De ces exams, qu'elle a rater, de ceux dont elle a eu les notes, de ses stages dont elle a louper la répartiton. Elle ne sait pas ou elle va. elle espère que ses souhait on été respecter. De ma vie et de mes patients beaucoup aussi. Comme d'habitude.
Frappe discrète et la porte s'ouvre. Antoine me passe une assiette de spaghetti bolognaise, une pêche et un morceau de pain. Je l'adore ce mec. Je continue à discuter avec Psychotique. Enfin maintenant, c'est surtout moi qui parle. Entre les médocs et l'angine, c'est pas brillaint. Elle est à peine audible et de plus en plus à l'ouest. Mais elle refuse que je raccroche. Elle prétend que sinon elle va somatiser encore plus son manque de communication. Je lui résume les derniers messages de ses blogs préféré. Elle me dicte des messages pour plein de gens.
L'infirmière est de retour. Changement de poche, Psychotique va partir au pays du sommeil sans rêves. Je raccroche songeur. Encore un cas qui va rester dans les annales des cas cliniques pour apprentit interniste. Mi figue mi raisin ce coups de fil. Pas de bonnes nouvelles mais pas de mauvaises non plus. Reste l'attente. Courage Psychotique, je t'attend toujours en aout.