A toi, et moi
Comme la vie est bizarre parfois. Soudainement il suffit d'un regard pour que tout s'ouvre. Dans ces bras, tout me semble naturel. A ses cotés, je sais que je suis à ma place. Dans ses yeux, je sais ce que je suis. L'apaisement, l'aboutissement d'une errance. Non, mais le goût du risque. S'engager, voilà ce que je découvre. Ne pas rester à la surface mais s'engager. Aimer, brûler d'une flamme intense simplement en le voyant. Ressentir son absence, mais pas comme une plaie. Savoir qu'il est là quelque part et qu'il pense à moi suffit à me rassurer. Voir son numéro s'afficher sur mon écran suffit à me transporter ailleurs. Je l'aime, il m'aime et tout semble naturel.
Une découverte intéressante : personne n'a de place dans ce monde. Chercher ou l'on doit être est une utopie. Il suffit juste de se poser et de décider qu'ici est sa place. Peu importe d'où l'on vient et où l'on va. Le décalage n'existe quand dans la tête de ceux qui ont peur. Et lorsque je le regarde, la peur s'envole. Reste l'envie. L'envie de construire. L'envie d'être à ses cotés.
Comme l'aboutissement de ses trois années. Finalement peu importe le diplôme. Peu importe les souffrances et les remarques acerbes. Mon passage dans cette école m'aura été bénéfique. D'abord il y a eu le Pr. V., puis sont venu Pierre et ses collègues suivi un an après de Delphine, Carine et Florence qui les premières m'ont dit que je pouvais être ergothérapeute.
Et en quelque mois tout s'est précipité. Ils sont venu Mathilde, Renée, et les autres. Ils m'ont montré que j'étais vivante, que j'étais adulte. Et maintenant je les croit. Pour une fois quand je les écoute, quand je leur parle, quand je les regarde, c'est moi que je voit. S'engager n'est pas compliquer. Il suffit de sauter le pas. Je l'ai franchi, je ne le regrette pas. Il me suffit de le regarder, il me suffit de leur parler, il me suffit de les suivre pour le savoir. Ici est ma place. Je suis ce que je suis et je suis quelqu'un de bien.