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Une psychotique chez les névrosés
Une psychotique chez les névrosés
  • Vous êtes vous déjà demander ce que vivait les fous dans un monde qui ne leur ressemble pas. Alors bienvenue dans mes délires et mes souvenirs. Et parce que parfois, les fous passent inaperçus et ont un métier, ils leur arrivent d'avoir un point de vue su
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18 octobre 2009

La voix

Elle attend. La froid est piquant et elle relève légèrement son col. Elle a toujours ce manteau qu'elle a mis une journée à acheter. Ce manteau chaud qui lui a tant servit certains matins. C'est l'une des rares fois où elle a passer autant de temps à chercher la perle rare dans les magasins. Habituellement, elle achète ses vêtements par coups de coeur mais surtout par obligation. Il suffit qu'elle regarde un vêtement pour l'acheter. Mais cette fois-ci, elle a pris son temps, fait des essais. Elle voulait un manteau mi-long, peu salissant, protégeant du vent, à la fois chaud et léger. Pour une fois, le vêtement avait une fonction autre que d'être une extension visible de son humeur. Elle le voulait pour certaines activités, pas forcément pour tous les jours. Et puis finalement, peu à peu elle l'a adopté. Et elle l'a conserver.
Il est en retard comme toujours. Alors elle attend. Elle est venu plus tard que ce qu'il lui avait dit mais cela n'a pas suffit. Elle a été surprise d'entendre sa voix au téléphone. Il faut dire que les ponts ont rapidement été coupé. Elle n'a jamais été doué pour maintenir les liens. Ni pour les établir d'ailleurs. Son départ a été largement prévu. A vrai dire, sa décision était pris plus de quatre mois avant. Elle n'a pas lâché pour autant et à terminer sa dernière mission sur une belle réussite. Mais le reste leur appartenaient. Et puis elle est parti dans la discrétion, elle n'aurait pas supporter autre chose. Un midi, un restaurant entre copain, une discussion passionnée comme d'habitude et puis c'était les vacances. Et il n'y a jamais eu de rentrée. Quelques texto pour des activités annexes et quelques mots échangés dans d'autres contextes. Alors ce coups de fil et ce rendez vous ont été plus qu'une surprise. Mais elle a accepté avec plaisir. Elle a toujours aimer ces moments un peu particulier, un peu en dehors du temps quand la discussion s'enflamme sans colère mais plein de passion.
Les feuilles commencent à peine à tomber. Le soleil brille de toutes ses forces mais sa chaleur est vite dissipé par le vent du nord. Enfin il arrive de son pas tranquille, comme si le temps ne comptait pas. Elle lui sourit et le salut gaiement. Il l'entraîne dans une de ses adresses dont il a le secret. Un endroit chaleureux et discret où les serveurs le reconnaissent et sont au petit soin pour lui. Dans son genre, c'est une célébrité. Il est le spécialistes des dossiers complexes, l'homme qui démêlent le fil des existences et repère le point qui fait que les choses se débloquent et prennent un tour positif. Alors forcément, depuis le temps, son réseau s'est développer. Elle lui donne des ses nouvelles, comme d'habitude, il élude mais elle sait qu'il va bien. Il est détendu, affable, présent dans l'instant. Alors elle sait que rien ne le préoccupe.
Et puis soudain, maladroitement, il aborde LE sujet, celui qui leur a toujours posé problème. Il lui dit son admiration pour son parcours, pour ses progrès qu'il a senti et vu. Mais ça elle le sait même si ils n'ont jamais abordés directement le sujet. Il en a discuté avec d'autre qui lui ont rapporté certaines choses. Elle n'est pas d'accord avec lui. Mais si elle ne comprend pas ses réactions, elle appris à les respecter et à ne pas commenter. Elle se demande où il veut en venir même si elle le pressent. Il a juste besoin de temps, de se décider à aborder frontalement la question. Elle devine que le problême s'est reposer mais dans quelle limite, elle ne sait pas. Alors elle le laisse venir. Enfin il met les pieds dans le plat. Il connaît quelqu'un qui est comme elle. Alors il veut savoir. A quoi s'en tenir, quel sera l'avenir, comment s'y prendre, comment en parler... Mais elle n'a pas de réponses. Elle sait qu'elle n'est pas un cas général. Alors doucement, elle lui explique. Il doit accepter l'inacceptable. Ne pas savoir à quoi s'attendre est une des choses les plus difficiles pour un être humain. Mais c'est le coeur de cette maladie. La seule chose qu'elle peut lui dire c'est de s'accrocher. Ils ont réussit avec elle. Peut-être qu'ils n'y arriveront pas une deuxième fois. Mais si ils n'essaient pas, ils ne sauront jamais. Elle a beaucoups réfléchit. Elle pense que c'est leur façon de ne pas vraiment savoir, de ne pas faire de différences mais en même temps de reprendre, de s'adapter sans en avoir l'air, de changer le plan initial qui de toute façon n'est jamais suivi. Mais elle sent que ses réponses tombent à coté, que c'est plus personnel. Mais là elle n'a pas de réponses. Elle ne sait pas comment faire, elle n'est pas vraiment la mieux placée pour savoir comment les autres la supportent. Mais lui a surement la réponse.
Quelques heures et quelques sujets plus tard, ils se séparent. Elle repart rêveuse. La maladie, quelque qu'en soit la forme et les expressions, est un mystère quotidien. Elle sait qu'elle a de la chance. Elle a une vie presque normale, en "milieu ordinaire" selon l'expression consacrée mais elle ne sait pas de quoi demain sera fait. Mais elle a accepté. Accepter que la vie est précaire, que nul ne sait jamais de quoi sera fait le lendemain. Peut-être un peu plus dans certains cas. Mais cela ne l'empêche pas de faire des projets, de se projeter. Simplement elle se projete toujours dans plusieurs voies. Elle n'a jamais un seul projet en cours. La plupart resteront des idées mais rien de plus. C'est sa voie, son équilibre. Etre partout et nul part à la fois. Réver sa vie afin de la vivre.

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