Prévention sur la médecine préventive
Un petit conseil. Si vous devez avoir à
faire à la médecine préventive, renseignez vous avant, on ne sait
jamais. Je ne l'ai pas fait et maintenant j'ai l'air bête enfin, une
fois de plus. Le pire c'est que je sens qu'ils vont me harceler au
téléphone pour être sur que je suis encore en vie.
Retour au début.
J'ai du mal à écrire. Ben oui c'est con mais j'ai une paresthésie des
membres supérieurs (ndla : paresthésie = paralysie incomplète). Me
demander pas comment j'ai pu passer la visite médicale d'entrée à
l'école, je n'en reviens toujours pas. Enfin bon, du coups, je prend
que la moitié des cours et encore, les jours ou je suis pas trop
fatigué. Résultat, je me ruine en photocopie. J'ai eu l'idée brillante
de me dire que vu que j'étais à la fac, autant en profiter pour obtenir
les avantages réservés aux étudiants handicapés que l'on venait de voir
en cours. Je reprend donc la photocopie des notes de ma voisine et
j'apprends la marche à suivre.
Première étape, la prise de rendez vous à la médecine préventive.
J'y vais pendant une pause et j'explique ma demande. Pas de surprises,
il n'y a pas de place avant quinze jours et en plus, les horaires ne
correspondent pas à mes cours. Comme faut pas trop en demander, je
décide de sécher. Au pire, ça fera quelques photocopies de plus. Rendez
vous est donc pris pour aujourd'hui à dix heures. L'infirmière
m'explique qu'il me faut mon carnet de santé, les photocopies de mes
vaccins et tous les éléments du dossier médical justifiant ma demande.
Okai, j'envoie ma mère à l'hôpital pour récupérer les dites pièces et
je continue ma petite vie.
Deuxième étape, le remplissage du dossier
J'arrive à l'heure dite et même un peu en avance. L'infirmière me
reçoit dans le même bureau que la dernière fois, celui qui est ouvert
sur le hall, mais je ne m'en formalise pas encore. Elle me dit qu'avant
de voir le médecin, je dois remplir le dossier qu'elle conservera dans
ses archives. Elle me sort un tas de papier et me demande de les
remplir. Docilement, je le fais sans même lui signaler que je viens
parce que j'ai du mal à écrire, pas parce que je manque de papier à
remplir. Les questions sont banales et c'est vite expédié. Ensuite,
elle sort d'autres fiches et vérifie mes vaccins et mon carnet de
santé. Pas de surprise, ils sont à jour et même plus. Forcément, quand
on a des stages en hôpital, on a des vaccins obligatoires
supplémentaires. L'infirmière est contente et m'exprime longuement sa
satisfaction que je prenne ma santé en main. Elle sort une autre fiche
et commence à me poser des questions plus personnelles. Elle en est à
"A quel âge avez vous eu vos premières règles?" quand une femme
accompagné d'un étudiant masculin entre et lui dit qu'il faut faire un
test de la vision pour le jeune homme. Gênée, je me tais et j'attends
que tout le monde s'en aille. Pas de chance, l'infirmière a du sécher
les cours sur le secret médicale et le respect de la vie privée et
répète la question plus fort. Ce coups la, c'est sur qu'il a entendu.
Je sens que je panique et je dis le premier chiffre qui me passe par la
tête. "15 ans". "Ah... Ca fait tard. Vous avez vus un gynéco pour ce
problème?". Le jeune homme s'agite, visiblement aussi gêné que moi.
Elle se décide à le faire passer dans la salle d'examen et à
l'installer devant l'appareil de test de la vue. Elle revient et
reprend la ou elle étais parti. Je lui invente une histoire bidon de
règles tardives chez ma mère et mes soeurs. Je ne peux pas lui dire que
ce n'est pas la bonne réponse quand même. Elle me propose de venir en
parler avec le gynéco de la fac avant de dire qu'on verra ça à la
sortie. Je croise les doigts pour qu'elle oublie. Puis vient une autre
question piège. "La date de votre dernière visite chez le dentiste?"
C'est tellement loin que je m'en souviens même plus. Ca doit être quand
on m'a retiré mon appareil dentaire en troisième. Je grommelle un vague
"quatre ans" "Oula mais ça fait beaucoup. Il faut y aller tous les ans
si vous voulez conserver un joli sourire." J'ose pas lui demander si
j'ai mes chicots font si peur que ça et elle rajoute une consultation
chez le dentiste pour la sortie. Chouette. Je viens pour une histoire
de photocopie et je vais repartir avec une visite chez le gynéco et une
chez le dentiste. Le médecin revient et lui demande si je suis prête.
L'infirmière me dicte un texte à la cadence d'une mitrailleuse
survoltée et me signale que j'écris mal et pas très rapidement. Sans
blague, une observation judicieuse. Finalement, elle est peut- être pas
si incompétente. En même temps, elle discute du jeune homme avec le
médecin qui lui explique qu'il fume et que c'est ça qui le rend myope.
Je comprend que c'est pas du tabac même si je voulais pas entendre et
il écope d'une consultation chez le psychologue. Tiens c'est pas encore
sur ma liste de rendez vous. Ca manque quand même. Changement de bureau
et prise en main par une harpie en tailleur vert bouteille, une
contrefaçon évidente de chez Channel.
Troisième étape, la visite du médecin.
Un peu échaudé par la visite chez l'infirmière, je me demande un peu à
quelle sauce je vais être manger surtout vus son habillement et son
esprit déontologique. Elle lit la fiche rose que l'infirmière vient de
remplir. Long silence. "Vous avez un problème hormonal?"me lance-t-elle
toujours pencher sur ce papier rose flashant.
"Non, je crois pas.
-Comment ça vous ne croyez pas. Sois vous en avez un, sois vous en avez
pas. Et avec des règles aussi tardives, vous en avez certainement un.
Vous ne prenez pas la pilule?
-Ben, non.
-Je ne comprends pas.
C'est très dangereux de ne pas se protéger. Vous utiliser un
préservatif au moins?" La franchement je me demande si j'ai l'air d'une
prostituée ou si la bonne question lui vient pas à l'esprit. "Non, je
n'ai pas de rapport sexuel." Elle grommelle un évidemment, très sous
entendu qu'elle ne me crois pas.
"Vous ne fumez jamais et vous ne buvez pas.
-Non, je ne vais pas aux soirées. Je n'ai pas les moyens.
-Même pas un verre ou une petite bouffée de temps en temps." Quoi j'ai
l'air si bizarre que ça avec mes vingt ans et mes réponses. Je répète
un non plus affirmer. Nouveau silence. Soupir scandalisé "Vous n'êtes
pas aller chez le dentiste depuis quatre ans. L'infirmière va vous
prendre un rendez vous en urgence." Chouette mes chicots ont gagné
l'étiquette urgence. Elle continue sa lecture. Elle arrive à la section
"alimentation".
"Vous vous pressez vraiment un jus d'orange tout les matins?
-Oui, je les achète au marché le samedi et ma soeur en achète le jeudi sur un autre marché.
-Le midi au resto U, vous êtes plutôt frite ou pizza." Cool, ça sent
bon le rendez vous chez le nutritionniste. Ca manquait aussi.
"Je
vais plutôt au restaurant du monde. J'aime pas tellement les pizzas et
les frites sont trop sèches." Regard surpris voire dubitatif. Oui, je
sais que je suis un peu forte, mais faut pas abusé, je suis dans les
normes et médicalement normale.
"Qu'est ce qu'un repas du soir
normal pour vous?" Euh madame, je viens pour une autorisation de faire
des photocopies. Je vous assure, je vais bien. Je réponds quand même,
de plus en plus démotivée. "Généralement, un steak et des légumes." Fin
de la suspicion de déséquilibre alimentaire et j'ai réussit à échapper
à la consultation chez le nutritionniste. Youpi la vie est belle.
Je dois lui expliquer pourquoi je viens et mes symptômes. Elle me
demande quel est le diagnostique alors que j'en suis qu'aux fourmis
dans les mains. La je me sens bête. "Il y en a pas. Mon médecin de
famille ne l'a pas encore fait.
-Et depuis le temps, vous n'êtes pas aller voir un spécialiste.
-Non, ça à débuter progressivement fin novembre. Lorsque j'étais en
stage, ça c'étais bien calmer et depuis un mois que je suis revenu en
cours, ça recommence à me faire mal.
-Ca vous empêchait de voir un spécialiste.
-Oui mais lequel. Un neurologue? Un rhumatologue? C'est pour cela que j'ai préféré aller voir d'abord mon médecin de famille.
-Et il en pense quoi?
-Il m'a pas dit mais il m'a fait faire une radio du rachis cervical.
-Oui bon, il a rien fait quoi. Vous allez prendre rendez vous avec le
Dr....., à la clinique......" Cool, maintenant, c'est mon médecin
généraliste qui est un incapable. Finalement, je sans que je sais
pourquoi elle travaille à la fac.
Elle se décide à m'examiner.
J'enlève mon pull et mon T-shirt. Normal, c'est mes bras qui posent
problèmes. Elle me demande de me mettre debout. Vérifie ma colonne,
l'absence de scoliose et me fait mettre les bras tendu devant moi, puis
sur le coté. Elle me fais rasseoir, prend ma tension, écoute ma
respiration et remarque que je frémis lorsqu'elle me touche le bras.
Elle fais un examen de la sensibilité superficielle et finit par voir
qu'il y a sûrement un problème. Elle retourne dans son fauteuil, rumine
un peu et me lâche "Et le moral, en ce moment ça va?" La j'en suis
anéanti. Elle ne m'a même pas examiné les mains et suggère déjà que
tout est dans la tête. Déçue, je me dit que c'est pas gagner et je
répond "oui" aussi motiver que je peux. Elle me parle de mes troubles
du sommeil. Je lui explique que je n'en ai pas, que c'est juste la
douleur qui me réveille en début de nuit, mais j'ai l'impression
qu'elle ne m'écoute pas. Elle se lance dans un laïus sur le fait que
sans diagnostique, elle ne peut rien. Qu'il faut que je me prenne en
main et que je cesse de réclamer sans preuves et sans fondement et
qu'elle fera un rapport à la commission d'attribution mais qu'elle
n'est pas optimiste. Je comprends que j'ai perdu mon temps et que je
continuerai à me ruiner en photocop. Mais je me résigne. Il me reste
encore une visite chez le gynéco et une chez le dentiste. Elle prend un
papier et écrit une lettre. D'ailleurs, ce n'est pas une lettre, c'est
un roman. Deux pages A4. Si c'est son rapport pour la commission, bonne
chance. Elle me fait sortir. Je fais semblant d'oublier l'adresse de la
clinique mais pas de chance, elle me surveille et me le rappelle. Je le
glisse dans mon sac, quasi certaine de ne même pas les appeler. Retour
dans le bureau de l'infirmière qui en est au chapitre "antécédent
familiaux" avec une nouvelle étudiante. J'apprends que sa mère a du
diabète et un cancer du sein. Cool, ça me fait plaisir de le savoir. Le
médecin ralle qu'elle ne trouve pas d'enveloppe et le reste du secret
médical est conservé. Le médecin a trouvé son enveloppe. Elle
photocopie (dans le hall, j'entend plus l'infirmière) sa lettre, met
l'original dans l'enveloppe et la cachette. Elle écrit un nom tandis
que je me demande ce que je fais encore la. Elle me donne l'enveloppe
et me dis d'attendre que l'infirmière sot libre pour prendre mes rendez
vous. Elle me rappelle aussi qu'il faut que j'aille voir le Dr...... Je
lui dit en revoir, attend, qu'elle soit dans son bureau et m'échappe du
hall.
Enfin, je suis dehors et j'ai échapper aux autres
rendez vous. Quelle joie et quel soulagement. J'ai toujours la lettre
dans la main. C'est pour ce cher Dr....... L'enveloppe est comme tout
celle qu'on trouve dans les facs, de mauvaise qualité. Des comme cela,
c'est facile de les ouvrir sans que ça se voit. J'ai rien à perdre, de
toute façon je n'irai pas voir ce médecin. Je l'ouvre. Bon ma vie est
dans le début c'est cool, au moins si son collègue sait pas qui je
suis, il a même plus besoin d'un interrogatoire. Suis les symptômes que
je décris. La plupart sont entre guillemet. Je le sens mal, mais quand
je fais une connerie, je l'assume jusqu'au bout. Arrive le chapitre des
antécédents. Je suis casse cou et assez inconsciente, j'en ai pas mal
mais il y en a un que je me rappelle pas d'avoir cité "probable
maltraitance familial" Alors franchement celui la, je sais pas d'ou il
sort. Le suivant me fait aussi un peu bondir "surcharge pondérale
prononcée certainement en liaison avec une boulimie sous jacente." En
plus elle est devin et voyante. Je précise que je fais soixante kilos
pour un mètre soixante dix et que ma surcharge pondérale prononcée se
sent à l'aise dans du 40. Je tourne la page. En gros et souligné, il y
a écrit à l'examen. Et la suite vaux le détour. "Pas de perte de force
musculaire palpable." A bon et elle l'a vu comment? Pour moi, la force
musculaire se mesurait en vérifiant la résistance du dit muscle. A part
sur la chaîne de l'antépulsion d'épaule, je ne vois pas ce qu'elle a
fait. Et encore, c'étais en statique et sans résistance (cotation 3/5
pour ceux qui sont pas dans mon domaine). Ca c'est de la rigueur dans
l'examen. "Aucune raideur articulaire au musculaire objectivable". Elle
ne m'a même pas touché les mains. Comment elle sait que je n'ai pas de
crampes ni de limitation d'amplitudes? La suite me ait franchement peur
mais il ne reste qu'un paragraphe. Allons jusqu'a bout du massacre.
"Je ne sais que pensez devant ce tableau clinique si frustre. Les
symptômes sont si parfaits, qu'on les diraient sortit d'un livre. La
patiente n'est jamais contrariante et semble se rappeler de détails à
chaque fois qu'on lui demande. La douleur mécanique semble être devenu
inflammatoire et ce n'est pas la seule incohérence dans l'anamnèse.
Elle ne présente pas de signes évidents de dépression mais est
renfermée et peu communicative, ce qui est peut-être à relier à ces
antécédents. Qu'en pensez vous? Est ce neurologique? Est ce
psychologique?"
La je crois que si j'étais névrosé, je n'aurait
plus eu d'ongle ni de cheveux. Mais ça tombe bien, je suis psychotique.
J'ai déchargé mon agressivité contre la porte de la salle en plein
cours de psychiatrie. Je me suis pris un café et je suis revenu, la
crise était passée. Le prof est venu s'excuser en fin de cours de
n'avoir pas vus que j'étais au point de rupture, qu'il ferait plus
attention la prochaine fois, etc... Je lui ai dit que ce n'était pas de
sa faute, que ce n'était pas le contenu de son cours mais une mauvaise
nouvelle familiale et il n'a pas insisté. Ce qu'il y a de bien avec nos
profs, c'est qu'ils ne se prennent pas la tête. Je suis certaine qu'il
a vu que je mentais mais il n'a pas insisté. Au pire, il me demandera
comment je vais au cours prochain et si je ne lui en parle jamais, il
n'insistera pas. Lui ne m'enverrait pas dans une consultation sans même
me demander mon avis. Quand à ce médecin, elle peut toujours courir
pour que je remette les pieds à la médecine préventive; Elle aurait
parque "psychosomatique", j'aurai compris et accepté mais ce n'est pas
ce qu'elle à marquer. Elle a mis "psychologique". Remarque, ça me fait
mon sujet de demain. La différence psychosomatique psychologique, c'est
bien comme sujet. Alors à demain pour apprendre ces deux nouveaux mots.
Et surtout n'allez jamais à la médecine préventive sans vous êtes renseigner sur le genre de personne qui y exerce.