Enfouissement
Tranche de vie et tranche de pleurs.
La plupart des patients considèrent la salle d'ergothérapie comme un deversoire. Ils y déposent tous leurs tracas quotidien, leur mal être, leur incapcité. Je discute avec eux, je cherches à les aider. je ne suis pas psycholoqgue et je ne veut pas le devenir. Lorsqu'ils vont trop loin, je croit mettre le holà. Je ne suis pas armé pour répondre à toute la misère humaine.
Lorsque j'était étudiant ergo, je croyais que je transformerai le monde. Le handicap disparaîtrait de la vie de mes patients par la seule force de mon courage et de mon abnégation. faire le deuil de cet idéal fut difficile. Entre les patientes agés qui refusent de retirer ou de fixer leur tapis et qui reviennent deux mois plus tard pour une seconde fracture du col du fémur, les hémiplégiques anosognosiques qui comprennent pas pourquoi il faudrait casser la baignoire pour mettre une douche à siphon de sol, en passant par les personnes qui trouvent qu'une aide technique fait plus handicapé que de se tordre dans tous les sens pour compenser, sans oublier Psychotique qui rigole quand je lui parle d'orthèse de repos pour stabiliser les déformations et les limitations articulaires de ses mains, mon rêve s'est dissous dans une dure réalité. Celui qui ne supporte pas le handicap, ce n'est pas le patient c'est moi. Je veux réparer des personnes qui ne me demande rien. Alors je prend toute cette souffrance et je l'entasse soigneusement dans mon atelier entre les coussins en T et les plaches de bain.
Tout à l'heure je regardait la place que ça prennait et j'en ai jeter un gros bout. Celui que j'avait mis là en confondant psychologue et ergorthérapeute. Désolé pour tous ecux qui croyait que j'était infaillible, j'en encore louper une limite. Je sent que ma collègue va se pleidre d'une surcharge de travail à la prochaine synthèse.